La bataille d'Angleterre

en 

                                               

Le Spitfire Mk XI
 
Un Spitfire XVIII anglais
 

C'est au Spitfire que nous, contemporains, associons la victoire de la pendant la Seconde Guerre mondiale.

Cependant, la victoire de la bataille d'Angleterre n'est pas simplement due au Spitfire, bien qu'il bénéficiât de vitesses en palier et ascensionnelle supérieures à celles du Hurricane. C'est l'utilisation conjointe de ces deux chasseurs, tous deux armés de huit mitrailleuses Vickers de 7,7 mm, qui permit à la RAF de prendre l'avantage sur la Luftwaffe. Les Spitfire, rapides et agiles, furent désignés pour s'attaquer aux chasseurs d'escorte tandis que les Hurricanes, plus lents mais à la structure robuste, se chargeaient des bombardiers.

Au cours de l'automne 1940, les plaintes des pilotes concernant la faiblesse de la munition de 7,7 mm se multipliant, deux versions du Spit équipées de canons de 20 mm Hispano HS 404 et quatre Vickers, furent mises en ligne. En raison d'enrayages trop fréquents, ces Spits Mk1b et Mk2b laissèrent la place au MkV armé d'une nouvelle version plus fiable du Hispano et équipé d'une évolution du Rolls-Royce Merlin.

Le Spitfire avait, outre son train étroit et donc dangereux, un défaut gênant : son faible rayon d'action. Ce facteur ne joua pas durant la bataille d'Angleterre mais devint rédhibitoire quand la RAF passa à l'offensive : en 1944 encore, ses Spitfire ne dépassaient pas le Rhin, alors que les P-51 américains, partant des mêmes bases anglaises et dotés du même moteur Merlin, allaient jusqu'à Berlin.

La Bataille d'Angleterre commença officiellement le 10 juillet (Les équipages qui ont participé aux opérations du Commandement de chasse à partir de cette date et jusqu'au 31 octobre peuvent porter l'agrafe très convoitée<< Bataille d'Angleterre >> sur leur Etoile 1939-1945 ).Un effectif de Do 17 du KG2, escorté par des BF 110 du ZG 26 et des BF 109 du JG 3, attaqua un convoi cotier dans le Pas-de-Calais. Ce raid avait été organisé suite à un ordre donné par la Luftwaffe, le 2 juillet, qui spécifiait un double odjectif : balayer de la Manche les navires britanniques et, du ciel, les chasseurs anglais.

    Dans les jours qui précédèrent cette premieère grande attaque,des formations croissantes d'avions allemands avaient testé l'efficacité de la chaîne de RDF de la RAF, le long de la côte Sud. les sites du groupe n°11 intéressaient particulièrement les Allemands car les 21 escadrons de stradégiquement important, dépendaient fortement des relevés précis de ces stations radar, de par leur proximité des raids qui arrivaient. Les contrôleurs du secteur du Commandement de chasse tentèrent d'employer la tactique d'avant-guerre selon laquelle les unités de Hurricane affrontaient les bombardiers pendant que les escadrons de Spitfire tentaient de faire face aux escortes de Messerschmitt. Mais quand les raids devinrent plus massifs et plus fréquents, les unités de Hurricane se frottaient aux chasseurs Messerschmitt aussi souvent que leurs homologues sur Spitifre.

 

 

Voici un Spitfire en attaque contre un Misserchmitt allemand

 

L'unité qui subit le plus de pertes avant le 10 juillet fut l'Escadron de Hurricane n:79, vétéran, basé à Biggin Hill.Les pilotes avaient combattu constamment depuis leur expédition en urgence en FRANCE

pour soutenir la Composante aérienne (Air Component) le 10 mai. il avait eu 2 équipages tués, un équipages capturé et un autre blessé, plus 9 appariels détruits. En juin, au-dessus de la Manche contre des BF 109 en maraude, l'unité perdit 2 nouveaux pilotes, dont un as ( 6 victoires), le Flight lieutenant J.W.E. Davies,qui mourut quelques heures avant de recevoir sa DFC(Distinguished Flying Cross/Croix du service distingué dans l'aviation) des mains de sa majesté le roi George VI, au cours d'une cérémonie organisée à Biggin Hill le 27 juin.Ses collègues, autres as de l'Escadron n:79? le Pilot Officer D.W.A.Stones et les Sergents H.Cartwright et A.W.Whitby, ainsi que des as de l'Escadron n:79,le Le Pilot Officer D.W.A. Stones et les sergeants H. Cartwright et A.W.Whitby, ainsi que des as de l'Escadron n:32, le Flight Lieutenant M.N. Crossley et les Pilot Officers V.G. Daw et D.H.Grice, reçurent, quant à eux, leur DFC et leur DFM ,(Distinguished Flyingt Medal / Médaille du service distingué dans l'aviation) à cette occasion.

   Le dèbut du mois de juillet fut tout aussi dramatique  pour l'Escadron n:79. L'un de ses as, un sous-officier de la Bataille de France

(Sergeant H.Cartwright), fut abattu au-dessus de la manche par des BF109, le 4 juillet, trois jours plus tard, par le Commanding Officerde l'escadron, le Squadron leader J.D.C.Joslin, ce dernier étant abattu accidentellement par des spitfire,également au-dessus de la Manche.

   Deux autres pilotes disparurent à leur tour au combat 24 heures plus tard , et ces pertes convaincront l'AVM(Air Vice-Marshall) Keith PARK.L'Escadron n:79 était au bout du rouleau.il donna l'ordre à lunité de regagner la base Groupe n:13,au nord, à Acklington pour une periode de repos. elle entrera de nouveau en lice , depuis Biggin Hill, à la fin du mois d'aout.

Cependant, toutes les unités ne s'en tirèrent pas aussi mal que l'Escadron n°79 au cours de ces premiers affrontement ;L'Escadron n°111 BAS2 à Croydon, par exemple, se taillera une féroce réputation grâce aux attaques frontales des formations de bombardiers.Cette tactique potentiellement dangereuse avait été largement pratiquée par les pilotes des unités de Hurricane en France . Elle permettait à un petit nombre de chasseurs de diviser une grande formation de bombardiers, laissant aux unités amies le soin de sélectionner des cibles individuellement.Le pilote qui attaquait courait le risque de percuter sa proie, et manquait de temps pour viser et tirer quand il s'approchait de son objectif à une vitesse combinée de plus de 500 mph,mais la probabilité d'effectuer des tirs efficaces était infiniment plus grande par l'avant, car les appareils allemands étaient moins bien armés ( et blindés ) à cet endroit. 

    Un partisan convaincu de cette méthode d'attaque était le Flight Lieutenant <<Pete >> Brothers, qui servit en tant que Flight Commander au sein de l'Escadron n°32, puis dans l'Escadron n°257. Il abattit 10 avions ennemis pendant la Bataille d'Angleterre:<<L'important était d'atteindre les bombardiers avant qu'ils larguent leurs bombes ,et si vous n'étiez pas à l'altitude voulue pour une attaque par l'arrière ou de travers , le mieux était de les affronter frontalement, et de traverser la formation. Je piquais toujours sous les bombardiers juste avant l'impact, parce que j'ai toujours pensé que les pilotes redressaient d'instinct, plutôt que de piquer, face à une collision. Je ne souhaitais pas voir de près un Dornier  ou un heinkel. Cette manœuvre engendrait aussi une vitesse additionnelle, ce qui me permettait de faire demi-tour au Hurricane une fois éloigné des bombardiers , et de revenir sur eux pour une attaque par derrière.Les tirs frontaux étaient les plus faciles à réaliser , parce qu'aucune déflexion n'était nécessaire .Je menais l'attaque jusqu'au moment ou la  collision devenait inévitable . C'était la meilleure forme d'attaque, car la plupart des bombardiers étaient moins protégés à l'avant . Mais il était souvant très difficile de confimer que vous aviez infligé des dégâts irréparables à un appareil après un seul passage car la formation s'était souvent dispersée, en réaction à votre assaut initial .Dans le cas d'une attaque par l'arrière,on essayait en général d'incendier un moteur, ce qui témoignait assurément du succès de vos tentatives.>>

    Autre partisan de l'attaque frontale , LOC de L4Escadron n°253, le Squadron LeaderG.R. <<Gerry >> Edge.

Il avait perfectionné cette technique au sein de l'Escadron n°605 , au- dessus des plages de Dunkerque, gagnant le statut d'as .Son efficacité dans l'attaque des bombardiers lui avaient valu 11 victoires ( en plus des 7 obtenues au-dessus de la France ). 5 victoires concernaient des JU 88 ( 4 avions revendiqués dans la seule journée du 9 septembre ), 4 des HE III ,et un DO 17 .Il décrit la complexité de la méthode d'attaque préférée :<< Si vous attendiez les 100 derniers mètres avant de vous dégager d'une attaque frontale, vous étiez en mauvaise posture . Avec de l'entraînement, vous arriviez à savoir à quel moment vous dégager.

Quand vous saviez comment procéder ,l'attaque  frontale devenait aisée.

...Quand on ouvrait le feu , on tuait ou on blessait gravement le pilote et le copilote, puis on mitraillait la rangée .Le premier Heinkel  que j'ai touché a percuté le Heinkel  suivant.>>

  Au-dessus des convois de la Manche, les Escadrons de la RAF  perdirent un chasseur pour 3 ou 4 appareils allemands détruits, le volume des pertes et des victoires étant proportionnellement plus important au sein des unités de Hurricane, en raison de leur plus grand nombre dans le Groupe n°11 . Rappelons que , même à ce stade précoce de la bataille , les pilotes de chasse devaient faire 3 sorties par jour , et le rythme ne ferait qu'augmenter ...

   La citation qui suit donne une idée de la frénésie de l'emploi du temps des pilotes de la RAF . Son auteur est l'as de l'escadron n°501, le Flight Lieutenant Eustace << Gus >> Holden ( 7 appareils détruits , 1 appareil probablement détruit , 1 appareil sans doute détruit abattu en commun, et 3 appareils endommagés) : <<Un jour , à l'aube , l' escadron est monté à 30000 pieds et , à l'atterrissage , je me suis dirigé vers le mess pour un petit-déjeuner , mais j'ai été rappelé .Je devais me tenir prêt à décoller .Libéré dix minutes plus tard , je me suis de nouveau dirigé vers le mess , mais juste alors j'arrivais à l'entrée , on m'a rappelé , et j'ai dû repartir à 30000 pieds de nouveau .  



13/01/2016
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